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Jimmy Owenns: Troublante

Le fonds régional d'Art contemporain (Frac) de Haute-Normandie propose jusqu’au 9 mars l’exposition "A mains nue". Aux côtés de signatures internationales de la photographie (Dieter Appelt, Mac Adams, John Coplans...), figurent des jeunes talents. Jimmy Owenns, en fait partie.

Pour le Frac, cette jeune découverte expose neuf clichés de ses "mains", sous le titre "Betrayed skin" (peau trahie). Un avant-goût de son univers poétique et intrigant, à découvrir en consultant son site internet. Dans l’année de ses vingt ans, Jimmy Owens a réalisé un projet d’envergure: du 12 avril 2001 au 12 avril 2002, l’artiste a réalisé chaque jour une série de photos pour "illustrer ses pensées, émotions, sensations et visions propres à chaque instant". De ce "photographic diary project", il en ressort une collection de 60 00) photos noir et blanc (une moyenne de 165 par jour) réalisées à l’appareil numérique et réunies dans un CD-Rom dont son site internet, offre un aperçu. La consultation prend pour toile de fond un carnet où s’entremêlent des photos, des messages, des notes et autres témoignages du jour, comme des cartes postales ou des tickets d’entrée de musée. S’il est intime et particulièrement nourri, on aurait tort de croire que le journal photographique de Jimmy Owenns nous apprend tout de son personnage. Car ce dernier sait jouer de la suggestion, créant entre les indices et les mystères un voyage poétique. Un portrait de Lacan, une mère psychanalyste, une définition de soi "artist without sexual identity" laissent simplement entrevoir un certain goût pour les voyages intérieurs. Et quand on lui demande ce que peuvent suggérer ces "mains" exposées, elle répond: "schizophrénie".